Rémy, Cécile (2017). Spatio-temporalité des dynamiques de feux et de végétation au cours de l'hologène en forêt boréale coniférienne (Québec-Labrador). (Thèse de doctorat). Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Repéré dans Depositum à https://depositum.uqat.ca/id/eprint/788
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Résumé
Les changements climatiques en cours semblent être à l’origine d’une intensification de l’activité de feux dans les forêts circumboréales. Des modèles prédictifs basés sur des données historiques sont couramment utilisés pour essayer d’anticiper les régimes des feux et leurs impacts pour l’horizon 2100. Cependant, les concepts alimentant ces modèles reposent sur l’interprétation de données issues de seulement quelques régions alors que de nombreuses études ont montré que des facteurs régionaux à locaux tels que la topographie, la nature des sols, la composition et la structure de la végétation, ainsi qu’un profil climatique et une météorologie particulière, peuvent impacter l’activité de feux.
Au nord-est du Canada, la région de l’est du Québec et du Labrador se caractérise, comparativement aux régions de l’ouest et du centre du Québec, par un relief plus vallonné, une végétation différente (plus riche en sapin baumier (Abies balsamea) et plus pauvre en pin gris (Pinus banksiana)) et un climat plus froid et plus humide. L’étude des processus liés aux dynamiques de feux et de végétation dans cette région, et leur comparaison avec ceux des régions de l’ouest et du centre au cours de l’Holocène ont donc été réalisées dans cette thèse. L’objectif global était de savoir si l’on peut se contenter de travailler à une échelle supra-régionale plutôt qu’à une échelle régionale ou locale pour prédire les conséquences des changements climatiques en cours sur la dynamique des forêts conifériennes du Québec-Labrador.
Les résultats mettent en évidence l’impact de la taille des feux, jusqu’alors sous-estimé, sur la dynamique à long terme de la végétation au sein de chacune des régions. La présence de grands feux a favorisé la propagation du pin gris depuis 7000 ans à l’ouest du Québec et autour de 2000 ans avant aujourd’hui à l’est du Québec-Labrador. Par opposition, la rareté des événements de grands feux à l’est jusqu’à 2000 ans avant aujourd’hui a engendré une densification de sapin baumier et de bouleau dans le paysage. De plus, les conditions pré-requises à l’éclosion des grands feux diffèrent entre la région de l’est et celles de l’ouest et du centre. Dans les régions continentales de l’ouest et du centre, ces événements ont été déclenchés par une augmentation des températures printanières et estivales, et une saison de feux plus longue. Dans la région de l’est, les grands feux ont été probablement causés par une forte variabilité hydrologique (précipitations/évapotranspiration). Cette divergence s’explique en grande partie par l’influence prédominante de la topographie régionale au détriment de l’impact des grandes tendances climatiques sur l’activité de feux dans l’est.
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Au regard de nos résultats, les scénarios climatiques annoncés risquent d’augmenter l’occurrence des grands feux dans les régions de l’ouest et du centre du Québec sans qu’il y ait pour autant de conséquence significative sur la composition du couvert forestier. À l’est, les projections restent plus incertaines car les causes à l’origine des grands feux passés dans cette région n’ont pas été totalement élucidées. Cependant, toutes les hypothèses de trajectoires de végétation futures formulées dans cette thèse vont dans le sens d’un maintien du sapin baumier dans le paysage.
Compte-tenu de la diversité des interactions susceptibles d’impacter significativement la taille des feux à l’échelle régionale, notre compréhension des processus liés aux dynamiques de perturbation et de végétation semble encore insuffisante pour pouvoir les prédire à large échelle. Il serait donc raisonnable, dans un premier temps, d’étudier plus finement ces processus à l’échelle de zones les plus homogènes possibles en termes de composition végétale, de topographie et de climat. C’est dans cette optique que la méhode de détection des feux locaux passés à partir des charbons lacustres présentée dans cette thèse a été développée. Elle vise à améliorer la différenciation des feux ayant eu lieu dans le bassin versant du lac étudié (local) de ceux s’étant produits à une plus grande distance (régional), et ce, à l’échelle plurimillénaire. Elle se base sur l’hypothèse qu’un feu local a engendré une plus forte séquestration de gros charbons dans le lac qu’un feu régional. Nos résultats montrent que, sur la base de cette hypothèse, notre méthode permet de détecter plus efficacement les feux locaux passés que la méthode actuellement disponible. Conjuguée à l’étude d’autres bio-indicateurs permettant de reconstruire l’environnement passé à l’échelle locale, nous devrions être capables de mieux comprendre les causes et conséquences des variations de taille des feux au regard des différentes combinaisons observées de facteurs environnementaux dans l’avenir.
Type de document: | Thèse ou mémoires (Thèse de doctorat) |
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Directeur de mémoire/thèse: | Bergeron, Yves et Hély, Christelle |
Codirecteurs de mémoire/thèse: | Ali, Adam A. et Lavoie, Martin |
Mots-clés libres: | forêt boréale coniférienne, Holocène, feux de forêt, feux locaux, charbons de bois, pollen, changements climatiques |
Divisions: | Forêts > Doctorat en sciences de l'environnement |
Date de dépôt: | 07 déc. 2018 20:49 |
Dernière modification: | 07 déc. 2018 20:49 |
URI: | https://depositum.uqat.ca/id/eprint/788 |
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