Les piliers perceptuels du cinéma d’animation

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Vaucher, Philippe (2022). Les piliers perceptuels du cinéma d’animation. (Thèse de doctorat). Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Repéré dans Depositum à https://depositum.uqat.ca/id/eprint/1402

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Résumé

Toute discipline devrait reposer sur des bases théoriques solides ; mais ce n’est pas nécessairement le cas des études en animation. Au mieux, la pratique est encadrée par douze « principes » d’animation codifiés dans The Illusion of Life (1985) par deux animateurs de Disney, Ollie Johnson et Frank Thomas. Parmi ces principes, certains s’appliquent au cinéma en général ou sont techniques ; alors que d’autres visent l’essentiel artistique de l’animation : comment produire des mouvements fluides, expressifs et crédibles. Les principes sont utilisés parce qu’ils fonctionnent ; mais personne du domaine n’a tenté de déterminer les mécanismes perceptifs qui expliqueraient pourquoi ils fonctionnent. Pire, la seule « théorie » généralement acceptée par le milieu prétend toujours que la « persistance rétinienne » explique la perception de mouvement au cinéma; et cette théorie a été démontrée fausse, il y a plus de quarante ans. Le premier objectif de cette thèse est d’identifier et de décrire les phénomènes perceptifs sur lesquels l’art de l’animation repose ; et, deuxièmement, de structurer ces connaissances avec de nouveaux concepts qui seront utiles sur le plan pratique, théorique et pédagogique.

Cette thèse se veut transdisciplinaire et mobilise un ensemble important de connaissances hétéroclites, traitantà la fois de la vision et du cinéma. Le premier chapitre donne un aperçu des grandes théories psychologiques et cinématographiques auxquelles nous nous référerons. Ensuite, les concepts psychophysiques et anatomiques élémentaires de la vision seront décrits au chapitre 2. Le chapitre 3 vise à démystifier la « théorie » de la persistance visuelle. Nous rappelons que l’œil et la rétine se bornent à transmettre une suite d’images au cortex qui utilise une série de procédés pour percevoir le mouvement. Au chapitre 4, nous étudierons deux types de mouvements animés (mouvement apparent de longue portée et de courte portée) et présenterons les axiomes qui les gouvernent. Le chapitre 5 amorce la deuxième partie de la thèse où nous faisons le lien entre les mécanismes de la vision et les principes d’animation de Disney. Nous présentons un modèle de notre invention qui distingue une hiérarchie de cinq paliers perceptuels en animation : 1) le mouvement apparent (décrit précédemment) ; 2) le mouvement inanimé ; 3) le mouvement animé ; 4) le mouvement émouvant (c’est-à-dire les émotions et performances) ; et 5) le monde (Umwelt) animé. Ensuite, nous examinons quelques autres « principes » qui visent à maximiser la qualité visuelle d’une animation, en particulier : la cadence, le tempo, et le principe de l’étirement et de la compression. Poursuivant dans cette voie, le chapitre 6 explore la question : « à quel degré une animation doit-elle être réaliste pour fonctionner ? ». D’abord, nous explorerons le rôle de l’exagération (principe no 10), typique des cartoons ; puis les différences fondamentales entre un mouvement « animé » effectué par une entité vivante, et les mouvements passifs associés aux objets « inanimés ». Il se trouve qu’une expérience positive repose sur une harmonisation perceptive des différents éléments d’un film en portant une attention particulière à l’apparence des yeux des personnages, car des divergences de style peuvent provoquer le phénomène de la « vallée de l’étrangeté ». Enfin, au dernier chapitre, nous proposons quatre nouveaux concepts pratiques pour guider les animateurs à créer des animations et des univers expressifs et convaincants. Ces derniers sont : 1) la molette de l’exagération, 2) la pyramide de l’exagération, 3) la cape de la crédibilité et 4) l’Umwelt animé.

Nous terminons la thèse en suggérant qu’il n’est plus suffisant pour l’animation de suivre des principes pratiques sans vraiment les comprendre. Il est grand temps que l’animation, à la fois comme art et comme champ d’études, s’intéresse aux principes et illusions qui l’animent.

Type de document: Thèse ou mémoires (Thèse de doctorat)
Directeur de mémoire/thèse: Willis, Louis-Paul
Mots-clés libres: Mouvement apparent, persistance visuelle, perception, cognition, 12 principes d’animation, la distinction animé-inanimé, caricature, hyperréel, vallée de l’étrangeté, physique naïve, Umwelt.
Divisions: Création et nouveaux médias > Doctorat sur mesure
Date de dépôt: 09 févr. 2023 14:24
Dernière modification: 09 févr. 2023 20:59
URI: https://depositum.uqat.ca/id/eprint/1402

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