L'étude du rapport au temps chez les enseignantes et les enseignants de l'ordre secondaire du système d'éducation du Québec : une analyse du décalage établi entre le temps tel que prescrit par l'institution et le temps tel que vécu par elles et eux

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St-Jarre, Carole (1997). L'étude du rapport au temps chez les enseignantes et les enseignants de l'ordre secondaire du système d'éducation du Québec : une analyse du décalage établi entre le temps tel que prescrit par l'institution et le temps tel que vécu par elles et eux. (Thèse de doctorat). Université du Québec à Montréal. Repéré dans Depositum à https://depositum.uqat.ca/id/eprint/358

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Résumé

Beaucoup d'enseignants éprouvent un profond malaise quand le temps
«manque» pour faire leur travail en conformité avec les exigences du régime
pédagogique. Leurs critiques, dirigées vers la grille-horaire en vigueur dans leur école,
tournent autour de l'impossibilité de récupérer le temps perdu à cause des imprévus de
toutes sortes, du minutage de travail, du morcellement des tâches à réaliser avec leurs
élèves. Par contre, d'autres enseignants ne vivent pas cette situation du tout ou la vivent
à un degré moindre. Nous avons voulu par la présente recherche chercher à mieux
comprendre la situation problématique des enseignants de l'ordre secondaire du Québec
et à dégager des éléments susceptibles d'éclairer le malaise les éléments qui contribuent
à l'existence de ce problème.
Pour ce faire, nous avons décidé d'explorer ce qui apparaît comme un décalage
plus ou moins démesuré selon les individus, entre le temps tel que prescrit, le versant
externe du temps du travail enseignant, et le temps tel que vécu, le versant interne de
ce temps. À cette fin, un «Questionnaire sur le vécu du temps de travail» a été élaboré
et administré auprès d'enseignants oeuvrant dans les régions de l'Abitibi-Témiscamingue
et de Montréal. Voici les faits marquants des résultats que nous avons
obtenus.
Chez les enseignants que nous avons interrogés, on observe que le «manque»
de temps suscite des réactions de «mécontentement» et de «stress» chez près des deux
tiers (65%) des répondants (N=149). Un peu plus du quart (27%) des répondants
affirment par ailleurs que la situation ne leur «crée pas de problème». Le
mécontentement représente la réaction la plus répandue (48%) et le stress constitue la
réaction la plus faiblement représentée (17%). L'analyse des facteurs qui différencient
ces derniers des premiers, aide à mieux saisir les facteurs impliqués. L'analyse
statistique de ces résultats met en évidence le fait que des éléments de l'un et l'autre
versants (externe et interne) du temps scolaire contribuent à la situation.
Chez les répondants qui se disent mécontents, soit la majorité, des variables
telles que la matière enseignée, la formation acquise, le nombre de degrés enseignés, le
mode de planification de la vie courante, le sens des responsabilités, en rendent compte
de manière significative. Leur mécontentement est aussi fortement associé aux
conceptions qu'ils se font de leur tâche, à savoir que pour eux, «perdre du temps» en
classe correspond à être obligé de se consacrer exclusivement à la gestion de classe. Ils
se perçoivent dès lors comme inefficace en tant qu'enseignant. Cette réaction est aussi
fortement liée à l'idée qu'ils se font sur le fait de «perdre du temps». Pour les
répondants, cela correspond à l'idée de désintérêt, d'absence de plaisir dans l'activité en
cours, de même qu'à celle d'improductivité des activités.
Chez ceux, peu nombreux, qui vivent le «manque» de temps de manière
stressante, les variables en jeu renvoient à l'empiétement du temps de leur travail sur
leur temps privé, à la difficulté à faire face à l'imprévu, à l'épuisement ressenti devant
les comportements perturbants (problèmes de discipline), à la discipline conçue en tant
que perte de temps en classe. Cette réaction relève aussi du fait que les répondants
considèrent que généralement parlant, la perte de temps s'apparente à de l'oisiveté.
Chez ceux pour qui le «manque» de temps ne créé pas de problème, des
variables telles que la familiarité avec la matière enseignée, le secteur d'appartenance des
élèves, la souplesse manifestée devant le changement, le temps occupé à la gestion de
classe, sont impliquées.
Pour beaucoup de répondants, l'arrimage du «temps personnel» et du «temps
institutionnel» est accompagné d'un sentiment de malaise qui se manifeste par du
«mécontentement» et du «stress». À première vue, il semble que ce sont surtout des
facteurs personnels (internes) plutôt qu'institutionnels (externes), comme on aurait
d'abord été portée à croire, qui sont impliqués. On s'aperçoit toutefois que ces éléments
entretiennent en général des liens très étroits avec une conception du temps des tâches
enseignantes qui place l'individu dans une position conflictuelle. C'est toute l'identité
professionnelle qui est en jeu, particulièrement chez les mécontents. Ces résultats
signalent donc l'existence d'un sérieux problème chez les enseignants interrogés. On ne
peut qu'espérer que l'institution se mette à leur écoute afin qu'ils puisse retrouver le
plaisir d'enseigner et le goût de contribuer à l'apprentissage de leurs élèves.

Type de document: Thèse ou mémoires (Thèse de doctorat)
Directeur de mémoire/thèse: Dupuy-Walker, Louise
Codirecteurs de mémoire/thèse: Bednarz, Nadine
Informations complémentaires: Thèse présentée comme exigence partielle du doctorat en éducation. Bibliographie: f. [228]-239
Mots-clés libres: decalage ecole efficacite enseignant epuisement horaire institution manque montreal reel secondaire stress tache temps toponord travail vecu
Divisions: Éducation > Doctorat en éducation
Date de dépôt: 20 sept. 2012 15:14
Dernière modification: 11 oct. 2012 13:10
URI: https://depositum.uqat.ca/id/eprint/358

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