Lizé, Claude (1985). L'école et le théâtre au Québec : étude d'un microcosme. (Mémoire de maîtrise). Université du Québec à Montréal. Repéré dans Depositum à https://depositum.uqat.ca/id/eprint/363
Prévisualisation |
PDF
Télécharger (2MB) | Prévisualisation |
Résumé
Pour parler des rapports entre le théâtre et l'école
au Québec, il nous faut étudier la place que le théâtre
occupe à chacun des niveaux du système d'éducation. Comme
ce type d'étude reste encore à faire, et que cela n'est
pas l'objet de notre travail, nous allons considérer
l'exécution particulière du cours de théâtre 601-202-70
telle que réalisée au Collège de l'Abitibi-Témiscamingue
(CAT) entre 1970 et 1980 comme un microcosme d'une situation
plus générale. Cela est d'autant plus acceptable
que cette exécution, comme le montre l'enquête que nous
avons menée à cette fin dans le réseau collégial (cf. p.ll6
et suivantes) est représentative de ce qui s'est fait (se
fait) dans les autres collèges. L'interprétation des résultats
de notre travail devra tenir compte de ces deux
paramètres:
1: «l'étroitesse» du champ d'étude (ce qui peut aussi
être désigné comme la «délimitation précise» du
champ),
2: sa valeur de représentativité.
Le cours de théâtre est défini, dans l'appareil
scolaire,
a) par le programme et les instances qui le régissent,
b) par les «exécutions» du cours commandées par le
programme.
En tant que partie constituante d'un programme, le
cours de théâtre est «solidaire» du programme. Il est un
découpage du savoir légitimé par un autre découpage, celui
du programme. L'un et l'autre de ces découpages sont
pourtant arbitraires même si ils sont justifiés par le
méta-discours mystifiant des objectifs généraux et spécifiques.
On touche là l'une des fonctions idéologiques
que le cours de théâtre partage avec tous les autres
cours et qui consiste à rendre fondamental, «ontologiquement
vrai», le découpage du savoir et conséquemment à masquer
les jeux du pouvoir qui s'exerce par le découpage.
Admettre ce découpage du savoir, c'est aussi admettre
qu'on l'institutionnalise et qu'on censure les autres
voies du domaine du possible. C'est justifier non seulement
le cours de théâtre et le programme mais ce qui rend
possible ces découpages, c'est-a-dire le pouvoir tel qu'on
le reconnaît dans l'étude du programme.
Cela n'est cependant pas aussi simple. En effet,
qu'on le veuille ou non, l'École est instituée et le
Théâtre l'est aussi -en partie au moins par elle -. Le
programme n'est pas aussi inflexible qu'il n'y parait et
il autorise des «dérives» qui ne sont pas sans conséquences.
Les exécutions du cours de théâtre, tant celles que
nous analysons que celles que nous révèlent notre enquête,
«jouent» dans (et peut-être aussi avec) le programme.
Ainsi, les exécutions du cours de théâtre se contentant
de répéter le programme doivent réduire le théâtre à
de la littérature. Les autres, en privilégiant la pratique
du théâtre, en choisissant d'étudier surtout le théâtre
qui se fait, en faisant expérimenter la création dramatique,
non seulement doivent transformer les conditions
matérielles dans lesquelles ces cours se donnent, mais
aussi faire violence au programme en en élargissant considérablement
les frontières. Voilà donc que lorsque le
théâtre devient l'objet du discours de l'école, l'école
elle-même réagit. Les rapports école-théâtre sont ainsi
faits que si l'école respecte le programme, elle ne respecte
pas le théâtre et inversement que si elle ne le respecte
pas, elle doit elle-même se transformer au contact
du théâtre.
Ce double comportement coexiste parfois dans une même
pratique de l'enseignement et il est l'expression même
des tensions qui régissent les rapports école-théâtre.
Il est bien implanté aussi dans le double réseau des établissements
collégiaux, l'un, le privé, qui est plus respectueux
des programmes et l'autre, le public, qui fait
preuve de plus «d'irrespect». Mais l'institution dramatique
elle-même n'est-elle pas constituée au Québec de deux
appareils théâtraux? La boucle serait ainsi bouclée, le
système verrouillé. Cette hypothèse n'est pas farfelue,
comme nous le montre l'histoire du théâtre dans le contexte
particulier d'un État lui-même ambigu, le Québec.
Type de document: | Thèse ou mémoires (Mémoire de maîtrise) |
---|---|
Directeur de mémoire/thèse: | Van Schendel, Michel |
Mots-clés libres: | ecole enseignement etude programme province quebec scolaire theatre toponord |
Divisions: | Arts et lettres > Maîtrise en littérature |
Date de dépôt: | 20 sept. 2012 17:32 |
Dernière modification: | 10 déc. 2012 19:20 |
URI: | https://depositum.uqat.ca/id/eprint/363 |
Gestion Actions (Identification requise)
Dernière vérification avant le dépôt |